Le panaris est une infection de la pulpe d’un doigt, le plus souvent consécutive à une inoculation par piqûre. Cette lésion initiale peut passer inaperçue, surtout chez les travailleurs habitués à se piquer de façon régulière et bénigne les mains (jardiniers, horticulteurs, couturières etc...).
La pulpe digitale est un espace cloisonné, constitué de logettes conjonctives contenant de nombreux éléments, en particulier des capteurs sensitifs, ce qui explique que la moindre augmentation de pression dans une de ces logettes va être extrêmement douloureuse.
L’évolution de cette infection peut se diriger vers la surface de la peau, c’est le cas le plus favorable. Lorsqu’elle diffuse en profondeur elle peut atteindre secondairement les structures du nobles du doigt, telles que l’articulation, la gaine des tendons fléchisseurs, ou l’os (ostéite). Il faut traiter le panaris en urgence avant qu’une de ces complications survienne.
D’autres formes de panaris sont fréquentes :
Les facteurs favorisants les panaris sont le diabète et les déficits immunitaires. Autrement dit, d’une façon générale, tout ce qui peut favoriser le développement d’une infection.
Le tabac diminue la microcirculation capillaire. Il nuit gravement à la cicatrisation des tissus et favorise les infections.Les symptômes sont une rougeur douloureuse de la pulpe du doigt, qui semble sous pression et augmentée de volume. Cette douleur est volontiers lancinante, pulsatile, et surtout nocturne entrainant l’insomnie. Ace stade, les signes généraux sont encore assez modérés (fièvre modérée, rarement des frissons).
Quelle que soit sa localisation et son aspect, le traitement d’un panaris est chirurgical.L’anesthésiste vous examinera et vous posera les questions d’usage sur votre état de santé et vos traitements éventuels. Il vous proposera le plus souvent une anesthésie locorégionale (seul le bras du côté de la lésion est insensibilisé), ou une anesthésie générale, surtout s’il y a des signes généraux de suppuration ou des trainées rouges sur l’avant-bras (lymphangite).
L’intervention se fera le plus souvent en chirurgie ambulatoire.
Une perfusion d’attente sera posée du côté opposé à la blessure pour permettre, le cas échéant, l’injection de médicaments contre la douleur ou d’antibiotiques.
Le chirurgien va pratiquer une excision en regard de la suppuration. En effet, il faut enlever un couvercle de peau de façon à permettre le drainage de l’infection. Si l’on se contente d’une simple incision, la peau vase refermer et cicatriser trop rapidement créant les conditions d’une récidive de l’infection.
Des prélèvements bactériologiques sont réalisés. Ils permettent d’identifier le germe et éventuellement de prescrire un traitement antibiotique adapté.
Le premier pansement est souvent volumineux, le bras est maintenu plié par une écharpe ou un support d’avant- bras. Cela permet de limiter l’œdème.Il faudra le renouveler quotidiennement jusqu’à cicatrisation.
Elles sont essentiellement liées à la gravité de l’infection et à l’atteinte de tissus nobles, surtout dans les formes dont le traitement a été débuté tardivement :
En cas d’ostéiteIl est nécessaire de réaliser le curetage de l’os atteint et donc un sacrifice osseux plus ou moins important selon sa gravité ;
L’extension à une articulation inter-phalangienne distale (arthrite)Nécessitera un lavage articulaire, mais est susceptible d’entraîner des lésions définitives et un blocage définitif de l’articulation atteinte (arthrodèse);
La contamination de la gaine du tendon fléchisseurEntraîne un phlegmon de la gaine du fléchisseur, qui devra être rapidement drainé chirurgicalement. Là encore, le risque est l’atteinte définitive et la nécrose du tendon fléchisseur ;
L’atteinte de la matrice unguéaleVa se solder secondairement par une repousse plus ou moins anarchique de l’ongle qui peut être partielle, en bande ou totale selon l’atteinte initiale.